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Qu'est-ce que l'IFS ?

L'IFS est l'acronyme de Internal Family System, que l'on peut traduire par Système Familial Intérieur.

C'est un modèle thérapeutique qui considère que chaque individu est un système à part entière, au sein duquel vit une véritable famille intérieure, composée de différents membres avec différents âges, rôles, émotions, intentions et besoins propres.

Ces différents membres sont appelés parts ou sous-personnalités. (l'ensemble formant la personnalité)

À chaque instant, différentes parts peuvent s’exprimer en nous.

Elles se relaient, prennent plus ou moins de place, selon la situation, les personnes présentes, l’ambiance, ou encore un souvenir qui refait surface.

C’est un processus vivant, en mouvement constant.

Une part peut émerger dans une conversation, une autre dans un moment de solitude, une autre encore quand on reçoit un message ou un regard.

Certaines parts prennent la parole à l’intérieur; dans notre dialogue intérieur; d’autres s’expriment à travers nos gestes, nos émotions, notre voix, nos réactions.

Et parfois, ces parts interagissent entre elles.

L’une veut avancer, l’autre freine. L’une a peur, l’autre veut protéger.

Tout cela vit en nous, à chaque instant, souvent sans que nous en ayons pleinement conscience.

Et au cœur de cette famille intérieure en mouvement, ce modèle thérapeutique considère qu’une autre présence existe.

Une présence stable, profonde, compatissante.

Un centre d’être que le modèle IFS appelle le Self, considéré comme notre véritable identité.

Cet espace est une véritable ressource : il contient naturellement des qualités de clarté, de calme, de compassion, de créativité, de confiance, de curiosité, de connexion, de courage et de choix.

Parfois, certaines parts prennent toute la place.
Elles parlent fort, agissent, ressentent… et la personne peut croire qu’elle est entièrement cette part-là.
Elle n'a pas conscience qu’un autre espace est là, en elle.

Certaines parts n’ont jamais rencontré le Self.

Et le Self, lui, ne s’impose pas.
Il prend l’espace que les parts lui donnent.

Et pourtant, quand les parts commencent à s’y relier, quelque chose de profondément apaisant, clair et aimant se déploie de l’intérieur.

Dans cette rencontre, chaque part peut retrouver sa juste place.
Lorsqu’elle se sent vue, accueillie, entendue par le Self, elle peut se détendre, se décharger de ses fardeaux, parfois anciens, et retrouver son essence.

Même les parts qui semblaient figées, blessées ou enfermées dans des rôles douloureux peuvent se transformer, se libérer, et réintégrer le système sous une forme nouvelle, apaisée, vivante, reliée.

La thérapie IFS permet la rencontre des différentes parts de soi, la reconnexion des parts au Self, le déchargement des fardeaux des parts et leurs ré-intégration; pour une famille intérieure coopérative et au service de la vie.

Qu'est-ce que l'IR ?

L'IR est l'acronyme de Intelligence Relationnelle.

Si l’IFS permet de rencontrer notre monde intérieur, de créer du lien entre nos différentes parts pour apaiser le système, l’Intelligence Relationnelle (IR), elle, plonge encore plus profondément.

Elle nous invite à descendre sous les parts, dans un espace plus archaïque : celui du système nerveux autonome, là où se sont inscrites nos mémoires relationnelles les plus précoces, nos réflexes de survie, nos manières automatiques de nous adapter, de nous couper ou de nous contracter pour rester en lien.

Ce modèle thérapeutique explore la manière dont le système nerveux a appris à fonctionner dans ses premières relations, notamment avec les figures d’attachement.

Comment s’est-il organisé face à la présence ou à l’absence de l’autre ?
Quelles empreintes somatiques ont été laissées par les ruptures, les oublis, les négligences, les malentendus précoces ?
Comment se manifeste aujourd’hui cette mémoire corporelle du lien ?

Dans une séance d’IR, on met en lumière ces états profonds, souvent inconscients, qui pilotent nos réactions sans que nous en ayons le contrôle : figement, fuite, hypervigilance, repli, dissociation... Ce sont des états de survie, mis en place bien avant le langage, pour nous protéger.

Et l’IR offre un espace pour les rencontrer, les reconnaître, les accueillir avec tendresse et clarté.

Mais cette descente ne se fait pas seule. Elle repose sur un élément essentiel : le lien thérapeutique.

Le système nerveux du client est en veille constante. Il « scanne » le thérapeute :

Suis-je en sécurité ici ? Est-ce que je peux me relâcher ? Est-ce que je peux être moi sans me faire rejeter ou envahir ?

C’est là qu’intervient l’état ventral régulier du thérapeute, un état de présence stable, enracinée, chaleureuse, capable d’accueillir les vagues émotionnelles sans s’effondrer ni se crisper.

Client.e

Thérapeute

C’est cet état de régulation profonde qui permet au système nerveux du client de commencer à se détendre.
Parce qu’en face de lui, enfin, il y a un corps qui tient, un cœur qui reste, une présence qui ne se retire pas.

Et ce que le client n’a peut-être jamais vécu peut commencer à émerger :

Faire l’expérience d’un attachement sécure.
Sentir qu’on peut s’appuyer sans se perdre.
Goûter à la co-régulation.
Être accompagné, sans être pris.
Être libre, sans être abandonné.

Client.e

Thérapeute

Plus les séances avancent, plus ces expériences relationnelles nouvelles s’inscrivent dans le corps.

Et le système nerveux apprend peu à peu à se réguler autrement, à reconnaître la sécurité quand elle est là, à sortir des automatismes de défense.

L’IR devient alors un espace de re-parentalisation subtile, incarnée, où des blessures précoces peuvent enfin être vues, honorées, et parfois réparées.
Le lien n’est plus un lieu de danger, mais un espace de soin.

Client.e

Thérapeute

L’Intelligence Relationnelle est une thérapie profondément humaine, qui prend soin du système nerveux, de la relation, et développe la sécurité intérieure.

Elle permet de mettre de la conscience là où il y avait de l’automatisme, de la régulation là où il y avait du chaos, de la reliance là où il y avait de l’isolement.

Elle offre au système une expérience nouvelle : celle d’un lien sûr, réparateur, dans lequel le système nerveux peut progressivement s’organiser autour de la sécurité plutôt que du danger.
Et c’est de là que peut émerger un nouveau rapport à soi, à l’autre, à la vie : plus fluide, plus libre, plus vivant.